Une consultation auprès d’un médecin homéopathe comprend un examen clinique classique complet, doublé d’un interrogatoire poussé afin de prendre en compte la personnalité globale du patient : antécédents familiaux, habitudes… et de prescrire un traitement individualisé.
Le médecin homéopathe
Réponse avec le Dr Amabile, médecin généraliste en région parisienne.
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Pourquoi avez-vous décidé de vous tourner vers l’homéopathie ?
Il y a quelques années, ma fille âgée de 5 ans alors souffrait d’asthme. Je n’étais pas satisfaite par sa prise en charge en médecine conventionnelle, notamment parce qu’elle subissait de surcroît les effets secondaires des médicaments. Nous avons consulté un médecin homéopathe et son approche très différente m’a séduite. Parallèlement à cela, en tant que généraliste, je trouvais déjà étrange de prescrire les mêmes médicaments à des patients qui présentaient des symptômes différents pour une même pathologie. Je suis donc allée à une réunion d’information sur l’homéopathie, où j’ai pris conscience que cette méthode me permettrait à la fois d’être au plus proche des symptômes de mes patients et de répondre à un questionnement personnel dans mon travail.
Comment êtes-vous devenue médecin homéopathe ?
J’ai tout d’abord obtenu mon diplôme à la faculté de médecine de Lyon, et j’ai aussi un diplôme interuniversitaire en accueil d’urgence pédiatrique. J’ai ensuite sauté le pas en suivant une formation au Centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie (CEDH) pour décrocher le diplôme de thérapeutique homéopathique (DTH). Pendant deux ans, à raison de trois jours de cours toutes les six semaines, j’ai étudié avec des médecins homéopathes. Je suis donc médecin généraliste diplômé d’homéopathie, un diplôme reconnu par l’Ordre des Médecins.
Au quotidien, en quoi cela a transformé vos consultations ?
Une consultation en homéopathie est une consultation classique, mais on considère la personne dans sa globalité. Cela implique un interrogatoire assez fouillé sur les antécédents du patient dès la petite enfance. On prend aussi en compte les antécédents familiaux. Puis on collecte les informations aux niveaux ORL, cardiaque, pulmonaire, urinaire, etc. Ensuite, on s’intéresse aux tendances comportementales qui sont importantes pour déterminer certains médicaments de terrain. En homéopathie, un médecin ne prescrit pas le même traitement si la patiente a une tendance dépressive, se met en colère au moindre bruit ou à la moindre contrariété, et avec besoin de solitude, ou si au contraire, elle est bonne vivante, gaie, sociable, hyperactive, impulsive et a toujours chaud. On peut aussi parler des timides impressionnables, de celles qui ont besoin de la reconnaissance d’autrui, des hypersensibles à tout, à l’environnement etc… Tous ces signes permettent d’affiner le traitement. On procède également à un examen clinique très complet du patient : sa peau, ses ongles, sa bouche, etc. Quand la médecine traditionnelle s’intéresse à la maladie, l’homéopathie s’intéresse à la façon dont le patient exprime sa maladie. Cette interprétation très subjective du malade permet de trouver les médicaments les plus adaptés et de délivrer un traitement sur mesure.
Comment réagissez-vous face aux critiques de la thérapeutique homéopathique ?
Il existe sans doute une grande méconnaissance et beaucoup d’a priori. Il faudrait que les détracteurs viennent voir ce qu’est vraiment la pratique d’un médecin généraliste homéopathe. Notre pratique est, elle aussi, scientifique. Je soigne principalement avec l’homéopathie, mais pour certaines pathologies j’inclus des médicaments classiques, les deux ne sont pas incompatibles. Ils peuvent en effet tout à fait être complémentaires. Personnellement, l’homéopathie m’a réconciliée avec la médecine générale parce que j’en avais assez de prescrire la même chose à tout le monde et d’obtenir parfois des résultats insatisfaisants.
Et puis je suis confortée quand je constate le nombre de Français qui nous font confiance. Mes patients ne viennent pas seulement chercher une ordonnance à mon cabinet, ils veulent de l’écoute, du temps et surtout se soigner sans risque. L’homéopathie me permet de les traiter en toute sécurité car ces médicaments n’ont pas d’effets secondaires, ni d’effets iatrogènes. Nous sommes tous différents et le traitement de la maladie doit donc être adapté à chacun, ce que permet l’homéopathie. Se soigner avec cette thérapeutique est un choix individuel qu’on devrait respecter.