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La Rue officinale

Officinale, oui, lorsqu’elle est transformée avec soin.

La Rue officinale, dont le nom scientifique est Ruta graveolens L., fait partie de ces nombreuses plantes autrefois considérées comme magiques. Ce qui est sûr c’est qu’elle est très toxique. Mais elle mérite totalement son appellation d’officinale, quand ses extraits sont transformés par les laboratoires pharmaceutiques.

La Rue officinale : une plante à la mauvaise réputation.

Les effets de la Rue officinale sont connus depuis l’Antiquité. On l’utilisait alors pour provoquer des avortements, car son ingestion entraîne de puissantes contractions abdominales. Mais cela était souvent mortel pour les femmes. On pense d’ailleurs que c’est une potion à base de Rue officinale qui causa le décès de la fille de l’empereur Titus. Le célèbre Hippocrate, lui, croyait qu’elle était un antidote à l’empoisonnement. Au Moyen-Âge, on lui faisait confiance pour se protéger contre les sortilèges et la peste. On s’en est aussi servi pour confectionner des goupillons avec lesquels on aspergeait d’eau bénite les lieux et les fidèles. D’où son nom d’herbe de grâce. Tous ces supposés pouvoirs, aussi magiques que dangereux, expliquent pourquoi la Rue officinale a toujours eu mauvaise réputation.

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La Rue officinale : une plante qui ne craint rien.

La Rue officinale est une plante aromatique vivace de la famille des Rutacées. On la surnomme aussi Rue des Jardins, Herbe de Grâce, Rue puante ou fétide. Originaire des Balkans, elle s’est ensuite développée dans les garrigues sauvages et sèches du bassin méditerranéen, avant d’être introduite en Grande-Bretagne par les Romains. On la reconnaît à ses fleurs jaune-vert et à sa forte odeur caractéristique. D’ailleurs, dans son nom latin de Ruta graveolens, l’épithète “graveolens” provient de “gravis”, qui veut dire lourd et de “olor”, qui signifie odeur. La Rue officinale apprécie les sols secs et pierreux, bien exposés au soleil. Elle ne craint ni le froid, ni les grosses chaleurs. Au contraire, plus les conditions sont rudes, plus elle s’épanouit.

La Rue officinale : une plante aux fleurs très reconnaissables.

La Rue officinale est une plante rustique et persistante, formant des touffes compactes. Ses tiges sont droites et dures. Ses feuilles, d’un vert glauque un peu bleuté, sont larges et découpées en nombreux lobes. Ses fleurs, très reconnaissables à leur couleur jaune-vert, possèdent quatre à cinq pétales ovales aux bords relevés. Ses racines, fibreuses et blanchâtres, possèdent de nombreuses radicules. Et ses fruits sont des capsules rondes, contenant des graines réniformes. Ce qui signifie qu’elles ont la même forme que celle des reins ou des graines d’haricots.

La Rue officinale : une plante aux nombreux composés phytochimiques.

La Rue officinale a une odeur très forte et fétide. Elle est d’ailleurs encore utilisée de nos jours, dans les jardins, comme répulsif contre les pucerons et les insectes. Elle peut aussi servir à éloigner les chats et même, dit-on, les vipères. Mais la Rue officinale ne se résume pas à sa mauvaise odeur. Elle renferme aussi de nombreux composés phytochimiques. Des alcaloïdes et des flavonoïdes, dont la rutine. Plus de 40 coumarines et dérivés, dont les principaux sont un glucoside, la rutarine et une furanocoumarine, le psoralène. Et une huile essentielle, contenue dans les poches sécrétrices de ses feuilles.

La Rue officinale : une plante toxique et dangereuse.

La Rue officinale contient, entre autres, des furanocoumarines. Ces composés phytochimiques n’irritent pas directement la peau mais ils sont photosensibilisants. C’est à dire qu’ils provoquent des dermites aiguës lorsqu’on s’expose au soleil après avoir touché la plante. Il faut donc, en cas de contact, bien nettoyer la peau avec du savon ou la protéger avec un vêtement. Pire encore : en cas d’ingestion, la Rue officinale peut faire enfler la langue et provoquer vomissements et délires. Chez Boiron, nous savons maîtriser ces principes actifs. Et pour les transformer en solutions de santé, nous récoltons, avant floraison, les parties aériennes fraîches de plantes cultivées en France.

Le saviez-vous ?

En Italie, les feuilles de Rue officinale servaient parfois à petites doses pour parfumer la grappa, la traditionnelle eau de vie servie à la fin des repas. Et en Éthiopie, c’est le café qu’on parfume avec des brindilles. On peut aussi faire sécher des feuilles et les mettre, comme la lavande, dans des sachets de tissu pour protéger la maison des mites et des fourmis. Mais dans tous les cas, attention : il faut utiliser la Rue officinale avec beaucoup de précautions.

Dr Khalil Taoubi
Rédigé en collaboration avec :
Dr Khalil Taoubi
Docteur en pharmacognosie. Expert botaniste, toxicologiste et Pharmacopée.