La Fève de Saint-Ignace
La petite graine amère pourtant douce pour notre santé, mais à faibles doses !
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Originaire des Philippines et jadis considérée comme une graine magique, la fève de Saint-Ignace est aujourd’hui utilisée par l’industrie pharmaceutique pour produire des solutions de santé. Elle peut en effet, grâce à ses alcaloïdes savamment dosés, avoir un effet bénéfique sur certains troubles bénins du comportement.
D’où provient la fève de Saint-Ignace ?
La fève de Saint-Ignace est la graine de Strychnos ignatii. Un arbuste grimpant de la famille des Loganiacées. Son tronc, qui mesure une dizaine de centimètres d’épaisseur, a une écorce lisse et rougeâtre. Et ses rameaux, minces et duveteux, portent des feuilles opposées en croix qui peuvent mesurer jusqu’à 25cm de long. Strychnos ignatii fleurit toute l’année et ses fleurs, verdâtres et discrètes, sont groupées en ombelles. Quant à ses fruits, de 12cm de diamètre, ils ont une écorce de couleur jaune orangé qui les fait un peu ressembler à des courges. Ce sont eux qui renferment les fameuses fèves de Saint-Ignace. Une quarantaine de graines en moyenne, d’environ 3cm de long, brun mat et très amères.
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Fève de Saint-Ignace ou Ignatia amara
Le premier qui décrit Strychnos ignatii et ses graines est Georges Joseph Kamel. Ce Jésuite, qui était aussi botaniste et apothicaire, avait été envoyé comme missionnaire aux Philippines à la fin du XVIIème siècle. C’est là qu’il observe la plante et la baptise “Ignatii”, en hommage à Saint-Ignace de Loyola, le fondateur de l’ordre Jésuite auquel il appartient. C’est pour cela que Strychnos ignatii est aussi nommé arbre à fèves de Saint-Ignace. Quant à Strychnos, c’est un dérivé latin de strýchnos hypnóticás, deux termes qui désignent les baies douce-amères à l’effet narcotique d’une “mauvaise herbe” assez répandue : la morelle. Et enfin, amara signifie “amer”.
La fève de Saint-Ignace : autrefois magie, aujourd’hui médecine
À une époque où la médecine et la magie étaient étroitement liées, on utilisait les fèves de Saint-Ignace comme antidote aux philtres d’amour et autres breuvages magiques. Un peu plus ”sérieusement” disons, les graines étaient utilisées pour leur effet tonifiant sur l’estomac et l’intestin. On disait alors qu’elles avaient le pouvoir de “chasser l’urine et les vents”. On les prescrivait également pour lutter contre la fièvre et les ascarides, ces vers parasite ronds et allongés. Bref, les fèves de Saint-Ignace avaient un peu tous les pouvoirs. Aujourd’hui, les laboratoires pharmaceutiques savent doser ses deux alcaloïdes toxiques que sont la strychnine et la brucine pour proposer des solutions de santé qui, à faibles doses, agissent sur certains troubles bénins du comportement comme l’anxiété, le trac ou les troubles du sommeil. Mais attention : qui dit fève de Saint-Ignace, dit toxique !