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L’Harpagophyton

Diable : quelle plante étonnante !

L’Harpagophyton - ou Harpagophytum procumbens en Latin - est aussi appelée “griffe du diable”. Pourquoi ce surnom ? Parce que ses fruits s’accrochent aux pattes des animaux grâce à leurs crochets pointus. Et sans doute aussi parce que les animaux, pour s’en débarrasser, sont obligés de s’agiter dans tous les sens comme s’ils étaient possédés. Mais parlons plutôt de ses bienfaits.

 L’Harpagophyton

L’Harpagophyton, une espèce rare d’Afrique australe

Harpagophytum procumbens est une plante vivace qui ne pousse qu’en Afrique australe. On la croise à l’état naturel en Afrique du Sud, en Namibie et au Botswana. Elle est capable de s’épanouir dans le sable. C’est pour cela qu’elle abonde dans les régions désertiques à faible pluviométrie, comme le désert du Kalahari. Mais malgré sa capacité à pousser dans des endroits hostiles, l’Harpagophyton est devenue une plante menacée. La majorité des racines récoltées provient en effet de plantes sauvages. Ce qui, à terme, menace la survie de l’espèce.

L’Harpagophyton

L’Harpagophyton, la plante aux crochets pointus

On reconnaît l’Harpagophyton à ses fruits en capsule, dotés de crochets acérés qui s’agrippent aux pattes des animaux. C’est ainsi que l’Harpagophyton propage ses graines. Et c’est de là que vient son nom grec d’Harpagophyton : “Harpagos” signifiant crochet ou grappin et “phyton” signifiant plante. Les racines principales de l’Harpagophyton s’enfoncent jusqu’à 2 mètres dans le sol et ses racines secondaires sont capables de stocker jusqu’à 90% de leur poids en eau. Ses tiges sont rampantes et ses feuilles sont sinuées et légèrement charnues. Quant à ses fleurs, solitaires et en trompette, elles sont d’une couleur qui oscille entre le rose et le mauve foncé.

 

Harpagophytum procumbens, bienfaits et contre-indications

À la question “Est-ce que l’Harpagophyton est bon pour l'arthrose ?”, la réponse est oui. L’Harpagophyton peut en effet avoir un effet anti-inflammatoire et antalgique, grâce aux principes actifs de ses iridoïdes, notamment l'harpagoside, dont la teneur dans ses racines secondaires peut atteindre 1,65%. Harpagophytum procumbens contient également de l'harpagide, de l'harpagogénine, des phytostérols, des sucres et des flavonoïdes. Harpagophytum procumbens a été inscrit à la Pharmacopée française, pour préparations homéopathiques, en 1989 et possède une monographie à la Pharmacopée europénne.

L’Harpagophyton, une récolte précieuse

Seules les racines secondaires d’Harpagophyton sont ramassées, car elles concentrent deux fois plus d’iridoïdes que les racines primaires. Sitôt la récolte terminée, elles sont coupées en rondelles puis mises à sécher. La vente d’Harpagophyton étant une source importante de revenus pour eux, les peuples San (autrefois appelés Bushmen par les colons) la traitent avec respect. Après avoir prélevé les racines secondaires, ils remettent la racine principale en terre pour que la plante puisse s’épanouir à nouveau. Puis ils la laissent se reposer pendant 4 ans avant de venir à nouveau lui prélever des racines.

Le point de vue des agences de santé

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît comme “cliniquement avéré” l’utilisation d’Harpagophytum procumbens en cas de douleurs liées aux rhumatismes. De son côté, l’Agence Européenne des Médicaments reconnaît l’usage traditionnel d’Harpagophytum procumbens "pour soulager les douleurs articulaires mineures" en recommandant une durée maximale de traitement de quatre semaines (1).

Dr Khalil Taoubi
Rédigé en collaboration avec :
Dr Khalil Taoubi
Docteur en pharmacognosie. Expert botaniste, toxicologiste et Pharmacopée.